La rentrée se passait plutôt bien jusque là. Mme Roseraie retrouvait ses élèves et découvrait les troisièmes années. Comme à chaque début d'un nouveau cours, ils observaient tous à leur façon leur nouveau professeur. Sylvinia y était habituée. Et puis c'était aussi le moment où elle les observait pour déterminer qui ils étaient. Alors qu'elle profitait d'une journée de calme, sans aucun cours planifier, la jeune professeur fit un inventaire de ce qu'elle avait. Cela ne ferait aucun mal d'acheter quelques plumes et parchemins en plus, ainsi que quelques accessoires. Certes, ses cours sur la Pyromancie étaient loin, mais sait-on jamais. Et puis elle avait besoin de sortir du château.

Malgré le temps grisonnant de ce mois de Septembre, il ne semblait pas vouloit pleuvoir ce jour là. Comme à son habitude en automne-hiver, Seï voulu l'accompagner en se logeant au chaud dans sa capuche. Quand le temps se réchauffait, l'animal aimait bien aller vagabonder de ça de là et passait moins de temps avec son humaine. Une forme d'équilibre que Sylvinia avait appris à apprecier. Les deux êtres sortirent donc du château, direction Pré-au-lard. Durant l'après-midi, les élèves avaient quasiment tous cours, elle devrait être tranquille.

Sylvinia passa donc dans plusieurs magasins. Quasiment tous les commerçant la reconnaissèrent, comme ils l'auraient fait avec chaque professeur de l'école. Après tout, ils les voyaient souvent ! La jeune femme se força à sourire et à faire la conversation, se donnant un air gentil et serviable alors qu'au fond, elle aurait préférée des échanges succints. Cela lui pris bien  une heure pour trouver ce dont elle avait besoin, bien le double de ce qu'elle aurait aimé. Son côté solitaire commençait à faire une sur-dose de sociabilité.

Ainsi, elle décida de passer par la gare sur le chemin du retour. Elle était contente d'avoir accepté que son père teste différents sortilèges d'Expension sur sa cape. Elle pouvait maintenant contenir bien plus, dans une discretion optimale et avec un ajout de poids de seulement un dixième du poids réel. Ce qui était, disons-le, vraiment pratique lorsque l'on fait des emplettes. C'est ainsi que la jeune femme s'arrêta sur le bord du quai, respirant l'air frais et laissant tomber sa capuche sur les épaules.

Seï, mécontent du courant d'air soudain, se blottit dans ses cheveux. Sylvinia resta là un bout de temps. Debout, seule, au calme, dans le silence.... Tout ce qu'elle aimait. Mais evidemment, cela ne pouvait pas durer. Elle entendit des pas leger, presque irréguliers, de quelqu'un qui s'approche. Et ce quelqu'un n'était pas seul... Un animal l'acocmpagnait. Un animal de taille. Diable, ce qu'elle aurait preferé rester seule. Cependant un animal allégeait le poids d'une présence humaine, la rendait supportable. C'est aussi ce qui décuda Sylvinia à ne pas simplement partir à grandes foulées.

"Bonjour"

La jeune professeur se retourna pour découvrir qui venait trouble son instant de paix. Elle arborait pourtant une expression neutre sur son visage, ne laissant transparaître sa contrariété légère.

Codage par Libella sur Graphiorum

"Bonjour"
- Bonjour !

Bien que ce soit une voix d'homme qu'il lui ai répondu, c'est le canidé que Sylvinia remarqua en premier. Un malamute particulièrement imposant reniflait la main de la jeune femme. Mme Roseraie avait certes une certaine retenue avec les humains, elle ne pouvait s'empêcher d'être expressif en face d'un animal. Un sourire amusée vint donc tintée son visage. Les gros chiens étaient décidément les meilleurs pour vous redonnez une bonne humeur durable.

« Il est imposant mais adorable, et apparemment il vous aime bien »

A vrai dire elle n'avait pas douter un seul instant du côté adorable de la peluche vivante qui se dressait là. Instinctivement, elle posa ses genoux à terre devant l'animal et se mit à le caresser. Il avait le poil tellement doux qu'elle serait rester la des heures ! Son sourire pouvait difficilement quitter ses lèvres dans une telle situation. Elle réalisa ensuite que le maître dudit chien avait parlé, et qu'elle n'avait même pas eu la politesse de lui répondre :

"Excusez-moi. C'est toujours plus facile avec nos boules de poils."

Soudain, un petit cri caractéristique s'échappa de la chevelure de la jeune femme. Diable, elle avait faillit oublier Seï ! Sylvinia se recula donc un peu du canidé et se posa sur ses fesses un peu plus loin. En position tailleur, elle prit l'oiseau dans ses mains afin que le nouvel arrivé puisse l'observer. La dernière chose qu'elle voulait c'était que les choses tournent à la course poursuite !

"Sei, dis bonjour. Il ne te fera rien, je suis là."

Bien que la voix de la jeune femme ai baisser d'un ton, le calme absolu de la gare ne pouvait avoir cacher sa conversation avec son compagnon à plumes. L'oiseau regarda un instant le chien en question, puis décida que c'était mieux de retourner dans les cheveux de Syl' pour être au chaud. La jeune femme ria quelques secondes et puis reporta son attention sur le maître du chien, n'hésitant pas à caresser à nouveau l'animal en question dès que ce dernier était à porté de main.

"Je crois qu'on ne s'est jamais croisés avant, bien que votre visage me soit familier. Je m'appelle Sylvinia Roseraie ravie de faire votre connaissance à vous et votre ami à poils."

Oui, maintenant qu'elle le regardait mieux, elle était sur de l'avoir déjà vu dans le coin. Son style et la façon qu'il avait de se maquiller ne pouvaient passer inaperçue, même si ce n'était pas ce que la jeune professeur remarquait en premier chez les autres humanoïdes. Syl' n'était pas la plus sociale, et en l'absence du chien, elle aurait décampée avant même de dire bonjour. Elle avait bien assez d'interactions sociales au sein de l'école ! Elle adressa un sourire poli à l'homme, attendant d'en savoir un peu plus sur lui. Ses "sens" empathiques étaient tout ouïe.

Codage par Libella sur Graphiorum

- Ewen, ravi aussi.

Sylvinia observait attentivement l'homme. Il était excentrique, certes, différent, surement, mais aucun onde négative ne semblait venir de lui. Cela la rassura, la rendant moins méfiante. L'empathie vous pousse souvent à être un miroir pour l'autre. Les agressifs voient une Sylvinia à la langue acérée, les enjoués la voient sourire... Seuls ceux qui avaient peur étaient à l'abri, car la jeune femme pouvait dans ce cas devenir plutôt protectrice...

- Lui c’est Wouf.

Sylvinia reporta son attention sur la boule de poil que Ewen désignait. Le chien répondit immédiatement à son nom et se mit à réclamer encore plus de caresses, laissant son ventre pelucheux à l'air. La jeune femme ne se fit pas prier et le gratouilla d'une main. C'était si agréable... Ces petite boules de poil ne savaient pas le bien qu'ils apportaient en ce monde. Un rire s'éleva doucement dans l'air humide de la gare et Sylvinia tourna à nouveau la tête vers Ewen.

- Vous êtes fichu là, il va pas vous lâcher.

Elle lui sourit d'un air amusé et se tourna à nouveau vers l'animal. Son sourire devint plus tendre pour la peluche qui remplissait décidemment bien son rôle de facilitateur.

- Pour revenir à ce que vous disiez, mon visage est remarquable partout où je passe, pas étonnant qu’il vous soit familier.

Mme Roseraie leva un sourcil à l'affirmation de Ewen, amusée par les doubles sens que pouvait cacher une telle phrase. Il était évident que l'homme en face d'elle utilisait le second degré de bien des manières, à la fois dans son comportement et ses paroles.  La jeune femme était quant à elle plus directe que cela, mais sachant lire entre les lignes, cela ne l'a dérangeait pas. Cependant, Sylvinia avait du mal à croire que cet air désinvolte ne cachait rien...

- Cependant, je ne me souviens pas vous avoir dans le coin, bien dommage.

Le regard de Sylvinia se fit un peu plus perçant. Elle sentait une pointe de curiosité à son égard, ce qui leva en elle deux questions distinctes. Est-ce que Ewen cachait quelque chose ? et Pourquoi un tel intérêt ? Un instant, elle reporta à nouveau son attention sur la peluche qui réclamait toujours des caresses. Son instinct empathique ne l'avait jamais trahit, mais rien ne l'empêchait de laisser ses questions de côté pour le moment. Elle tourna à nouveau la tête vers Ewen et lui sourit gentiment, comme si elle voulait le rassurer.

"C'est souvent le cas. Je suis du genre discrète et il faut avouer que la cape aide aussi. Et j'ai un compagnon un peu plus discret que Wouf, aussi !"

Elle adressa la deuxième phrase directement à l'intéressé en redoublant un instant de caresses. Puis à nouveau, elle s'adressa à Ewen avec une pointe de malice dans le choix des mots qu'elle fit :

"Cependant... Je ne me souviens pas vous avoir vu dans l'enceinte du Château. Puis-je savoir ce que vous faites par ici ? Pré-au-lard n'est pas vraiment l'endroit le plus animé."

A contre temps, Sylvinia pensa qu'elle était bien injuste envers cette petite ville qu'elle connaissait à peine. Elle passait plus de temps au château qu'entre les magasins et quand elle avait de longues périodes sans cours, elle passait voir sa famille, ou partait dans d'autres pays découvrir leur vision de la Magie élémentaire.  Alors que pouvait-elle savoir ce qui se passait ici dans ces moments là ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Encore ce petit sourire pleins de malice. Sylvinia ne pouvait se débarrasser de l'idée que Ewen avait bien plus à cacher qu'il ne le laissait entendre par son excentricité. Mais elle décida pour le moment de laisser cela de côté. Le contexte actuelle rendait rares les moments d'échanges ou la jeune femme se sentait en terrain amical. Alors pour cette fois, elle ferait comme s'il n'y avait rien d'autres que les mots parlés.  

- J’habite à Pré-au-Lard, depuis aussi longtemps que je me souvienne.

Donc il y avait des résidents long terme dans cette petite ville. Ca n'aurait pas été le premier choix de Sylvinia, mais il en fallait pour tous les goûts. A vrai dire, si elle y avait vraiment réfléchie elle se serait rendu compte qu'elle n'avait pas trouvé cet endroit où elle aimerait s'établir. C'était une histoire pour un autre jour, un autre temps même.  

- Vous savez, quand on connaît bien la ville, on sait où aller pour trouver de l’animation… Ou non…. Cela dépend des gens. Je suis un assez bon guide à ce que l’on dit…

Le côté malicieux d'Ewen était devenu trop malicieux pour être ignoré. Sylvinia leva un sourcil, amusée, mais ne se rendant pas compte de cette dimension de jeux que cette conversation pouvait avoir. Si notre empathique nationale savait très bien lire dans les interactions d'autrui, cela devenait plus flou lorsque c'était dirigé vers elle. Surement parce qu'elle ne voyait que la valeur des autres sans se juger de façon négative ni positive, simplement en oubliant parfois qu'elle aussi, existait dans ce monde et ces mouvements émotionnels de la société.

- Ou pas…

Cette manière qu'Ewen avait de danser d'un pieds sur l'autre en conversant était bien particulier, et Sylvinia songea un instant que selon les conversations, il lui aurait fallut se méfier. Mais cela était pour une autre fois. D'ailleurs, son expression venait de changer, prenant un côté beaucoup moins joueur et malice. Après avoir allumé une autre cigarette, il se tourna à nouveau vers Mme Roseraie. Bien que cette dernière ne soit pas particulièrement fan de tabac, elle ne portait pas de jugement sur les gens. Ce qui était une généralité chez elle. Certes, elle analysait leurs émotions et comment les gens se comportaient pour mieux réagir, mais chacun était différents et elle s'en réjouissait.

- Vous parlez du château, vous êtes profs ?
-Certainement pas élève en tout cas.

L'effet miroir de Sylvinia faisait encore son effet. La malice n'était pas son trait préféré, mais dans un cadre agréable et amical, elle en jouait parfois. Et puis Ewen n'avait pas été des plus direct dans ses réponses, quand elle y réfléchissait. Alors pourquoi le ferait-elle ?

-Disons que j'aime parler de ce qui me passionne, ce qui aide pour ce que je fais.

Elle marqua une pause, gratouillant encore ce cher Woof qui décidément, avait l'air d'apprécier sa journée. Puis finalement, Sylvinia se fit plus directe. Elle n'avait pas pour habitude de tourner autour du pot, et finissait donc naturellement par retourner à ses habitudes. Et puis ce n'était pas comme si elle avait quelque chose à cacher !

"- Je suis le professeur de Magie Elémentaire, en effet."

Le sourire de Sylvinia se fit plus chaleureux. Elle aimait réellement son travail, passionnée par cette matière et par tout ce que les éléments pouvaient cacher dans un monde rempli de magie comme le leur. A chaque fois qu'elle se mettait à parler de son travail, elle rayonnait. La jeune femme se recentra un instant, lorsqu'une question apparut dans son esprit :

"Si vous êtes là depuis aussi longtemps que vous vous souvenez, vous avez du faire vos études à Poudlard. Quelle maison ?"

La répartition du Choixpeau à Poudlard, et des autres artéfacts pour les autres écoles, étaient toujours assez fascinant. Entre nature profonde et choix de vie, entre vue d'un avenir probable et image d'une personne au début de sa scolarité, il était toujours fascinant de voir ce que cela donnait.

Codage par Libella sur Graphiorum

Le sourire de Ewen rassura la jeune professeur. Les années que le jeune homme avait passées à Poudlard semblait être plutôt positives, et avec de bons souvenirs. Il était presque impossible qu'une aussi longue période ne soit composée que de moments de bonheurs, mais l'important, c'était le souvenir général qu'on en gardait.

- J’étais à Gryffondor… Bien qu’à ce que j’ai compris ce jour-là, Serpentard m’aurait accueilli à bras ouverts… Mais bon, à l’époque la majorité des serpents n’étaient pas mes meilleurs amis, j’ai donc fait un choix que je n’ai absolument pas regretté !

Cette réponse illustrait parfaitement ce que Sylvinia pensait des répartitions. Certes, cela ne définissait pas entièrement une personne mais cela donnait une idée et surtout, cela forgeait des caractères bien distincts. Les adolescents étaient tous dans une période où ils se définissaient, se comparaient aux autres, et essayaient inconsciemment de tendre vers des idéaux de personne extérieures, plus que les leurs. Pouvait-on les blâmer ? Il y avait tellement d'adultes qui essayaient d'imposer leurs propres idéaux aux jeunes, c'était difficile d'y échapper.

Ewen sembla un moment perdu dans ces pensées et ses souvenirs, semblant quelque peu nostalgique, mais il n'avait pas perdu cette étincelle d'espièglerie qui semblait le définir la grande majorité du temps. Il était difficile de savoir ce qu'il avait en tête, mais c'était presque amusant ainsi. Contrairement à Mr Wade par exemple. Lui aussi personne ne savait ce qu'il pensait, mais c'était plus inquiétant qu'autre chose ! Heureusement c'était très différent avec ce nouvel interlocuteur.

- Je suis bien content de vous rencontrer en tant qu’adulte et non en tant qu’élève… Disons que ma réputation aurait eu raison de mon joli minois d’aujourd’hui.

Entre cette phrase et le nom de Gryffondor, il ne fallut pas plus d'une demi second pour que Sylvinia ait en tête deux visages qu'elle connaissait très bien. Oui, cela le faisait clairement penser à Elyana et Judith ! C'était exactement elles. Comme quoi, les générations passaient à Poudlard et les profils revenaient. La jeune professeur eut un petit rire. Il ne lui semblait  pas que "Fauteur de trouble" faisant parti des caractéristiques de la Maison du Lion ! Et pourtant !

- Remarquez, je ne pense pas que si vous aviez été prof quand j’étais jeunot, vous seriez si charmante et pleine de fraicheur… Quoi que… Certaines sorcières ne sont pas en reste en matière de potion de rajeunissement…

Sylvinia plissa légèrement les yeux, bien qu'elle ne perdit pas la totalité de son sourire. Elle ne savait pas prendre les compliments. Non pas qu'elle se trouve moche où qu'elle se dénigre, elle manquait simplement d'habitude. Du coup, la seule réaction de son inventaire face à ce genre de remarques, c'était d'ignorer ou d'évitez avec élégance la question. Et elle avait bien plus de pratique qu'elle ne le croyait !

-Les potions ne sont vraiment pas mon point fort de toute façon. Cela ne fait pas si longtemps que j'enseigne vous savez ! Je n'ai même pas fait mes études ici alors bon !"

Sylvinia enchaîna alors, s'éloignant sans s'en rendre compte du sujet centré sur elle, pour revenir sur ce qui lui avait traversé l'esprit un peu plus tôt.  Entre temps, prise par sa conversation, elle avait cessée de caresser la grosse boule de poil qu'était Wouf. Et le canidé n'allait surement pas tarder à réagir as cette absence de caresses.

"- Vous savez, vous n'êtes pas le premiers Gryffondor que je crois à ne pas faire l'unanimité de leurs professeurs. Nous avons aussi de sacrés numéros ces dernières années. A croire que le coeur du lion apporte toujours un peu d'agitation !"

Mme Roseraie continuait de sourire, visiblement amusée. Elle n'était pas le genre de professeur à tenir rancune aux élèves bruyants ou à se faire une liste rouge d'élèves. Bien sur, elle savait très bien quoi surveiller chez quel élève, mais elle savait inutile de s'énerver trop à l'extérieur pour cela. C'était leur choix après tout, de donner de l'importance à son cours ou non. Son but à elle, était de faire réussir ceux qui le désiraient.

Codage par Libella sur Graphiorum